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Artothèque - Maison de la Culture de Nevers Agglomération
L'œuvre Ouvrir

Brelan

  • Gravure (composition en couleur, lithographie sur papier velin d'Arches)
  • Dimensions de l’œuvre : 41 x 33,8 ; 56 x 48 avec marges
  • Date de l'œuvre : 1983
  • Date d'entrée : 27/09/2023
  • Numéro d'inventaire : 073-GR-ARROYO
  • Collection : Médiathèque Jean-Jaurès de Nevers

Épreuve numérotée au crayon 43/200 marge bg ; signée et datée Arroyo 1983 marge bd ; titrée au verso "brelan".

L'artiste Ouvrir

ARROYO Eduardo

  • Né le 26 février 1937 à Madrid et mort le 14 octobre 2018 dans la même ville, est un peintre, graveur, lithographe, sculpteur et décorateur de théâtre espagnol.
  • Localisation : internationale

Représentant majeur de la Figuration narrative et de la Nouvelle figuration espagnole qui se développa en Europe au début des années 1960, ses tableaux traitent de l'exil, des assassinats politiques, des complicités dont bénéficie le régime de Franco, des espagnolades qui masquent la réalité fasciste de l'Espagne et des bases américaines qui soutiennent l'impunité de Franco.

En 1960, il commença à exposer au Salon de la jeune peinture, mais il se fit connaître à l'occasion de la IIIe Biennale de Paris de 1963, où il exposa son polyptyque Les quatre dictateurs, une série de portraits de dictateurs incluant Franco, qui provoqua la protestation du gouvernement espagnol. Les quatre dictateurs sont Mussolini, Hitler, Salazar et Franco, représentés de manière allégorique. En 1963, deux des dictateurs peints sont encore vivants : Salazar et Franco. Ces dictateurs n'ont pas de visage reconnaissable sur le tableau. Seul un drapeau en arrière-plan permet de déduire la nationalité du dictateur et donc du nom que l'on peut attribuer. Les corps des quatre dictateurs sont grotesques, vidés d’âme, sans visage et sans cœur. À l'intérieur de leurs figures, Arroyo dénonce les pires crimes commis par les dictateurs. Hitler est ainsi couronné d’un fil de fer barbelé rappelant les camps de concentration tandis que Salazar est caractérisé par les horreurs coloniales. Franco est flanqué d'un visage où figure un bombardement et des manifestants. Pour éviter de provoquer des hostilités avec l’Espagne, André Malraux, le président de la Biennale, sous pression de l’ambassade espagnole, exige la dissimulation des différents drapeaux pour éviter que les dictateurs soient reconnaissables.

En juillet 1964, il participa à l'exposition Mythologíes quotidiennes, fondatrice du mouvement de la figuration narrative au Musée d'art moderne de la ville de Paris avec Bernard Rancillac, Hervé Télémaque, Peter Klasen, Antonio Recalcati, Jacques Monory, Leonardo Cremonini, Jan Voss et Öyvind Fahlström et l'année suivante à l'exposition éponyme La figuration narrative dans l'art contemporain, où il présenta avec Gilles Aillaud et Recalcati le polyptyque Vivre et laisser mourir ou la fin tragique de Marcel Duchamp, acquis en 2013 par le Musée Reina Sofia, qui constitue le manifeste de ce mouvement.

Ayant quitté l'Espagne franquiste en 1958, il se partage depuis lors entre Madrid et Paris. Proche de Hervé Télémaque, il est comme lui un des représentants majeurs de la Nouvelle figuration et un des fondateurs du mouvement de la figuration narrative. Son style se caractérise par une relative absence de profondeur et une perspective frontale en aplat.

Arroyo a été l'un des principaux artistes contestataires du franquisme. Il a notamment repris plusieurs œuvres de Joan Miró (La Ferme, etc.). En 1974, il est banni d'Espagne par le régime de Franco et ne récupère son passeport espagnol qu'à la mort de celui-ci en 1976. Ainsi, sa fortune critique ne fut pas immédiate dans son propre pays, jusqu'au début des années 80, lorsqu'il reçut en 1982 le Prix national d'arts plastiques, comme réparation de cet éloignement forcé. La même année, le Musée national d'art moderne lui consacra une importante rétrospective.

Eduardo Arroyo bat en brèche les clichés de la figure féminine en peinture. L'identité féminine est souvent associée en peinture à la bonté, la grâce, la beauté et la mesure. Dans ce tableau, de nouveaux qualificatifs sont associés à la figure féminine : la force, la lutte, l'orgueil et la participation sociale.

Il désacralise aussi les personnalités politiques en les peignant sur un ton plus ou moins irrespectueux comme Napoléon Bonaparte (Six laitues, un couteau et trois d'épluchures en 1965, Les Soucis d’Espagne en 1965) et Winston Churchill (1970). Il réalise aussi des peintures d'histoires de grand format (Portrait de Walter Benjamin en 1998) ou (Le jour où Richard Lindner est mort). S'il déteste les hagiographies des grands héros de l'histoire, il abhorre aussi la neutralité qui cache les compromissions les plus scandaleuses, la lâcheté et l'impéritie la plus redoutable.

Heureux qui comme Ulysse peint en 1976 fait écho au thème de l’exil, sujet récurrent dans les œuvres du peintre. 1977 est l’année où, deux ans après la mort de Franco, Arroyo récupère son passeport, qui avait été confisqué par les autorités espagnoles, et peut alors rentrer chez lui. Le tableau montre la désillusion des espagnols qui retournent dans leur pays après la dictature de Franco. Le peintre est aussi connu pour sa série d'autoportraits en Robinson Crusoë. Il montre l'individualisme dérisoire de l'artiste. Cette série fait écho aussi à son exil volontaire. Dans ce tableau, sur un mode ironique, le peintre s'est habillé de peaux de bêtes, chaussé de haillons ficelés, coiffé d’un chapeau « tyrolien » piqué de plumes. Il est assis dans un fauteuil sorte de trône brinquebalant d'un peintre-roi exotique. Ce meuble occupe entièrement une île minuscule. Le peintre se montre focalisant toute son attention sur une petite marine exécutée dans une palette de voyage.

Pour la série Toute la ville en parle réalisée dans les années 1980, Arroyo s'est inspiré du film Toute la ville en parle (1935) de John Ford. L’artiste illumine la scène du crime avec une efficacité magistrale, une scène comprenant à la fois vivants des morts et des témoins cachés dans l’ombre ainsi que le meurtrier en train de s’échapper. Dans cette série est inclus Le chat noir (1982) et Carmen Amaya frit des sardines au Waldorf Astoria (1988). (Carmen Amaya est une danseuse de flamenco). Pour cette série, il s'inspire du monde des affiches de cinéma, des néons dans la nuit et des stars en vedette.

Son activité de scénographe débuta avec le cinéaste Klaus Michael Grüber, et il connut un de ses plus grands succès en 1982, avec "La vie est un songe" de Calderón de la Barca, sous la direction de José Luis Gómez. En 1999 il monta avec Grüber l'opéra Tristan et Isolde, de Wagner, au festival de Salzbourg. Il a également produit des sculptures et des livres illustrés.
En 2000, il reçoit la Médaille d'or du mérite des beaux-arts par le Ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports.

En 2009, il publie ses mémoires sous le titre de Minuta para un testamento (« Note pour un testament »).

En 2018, il participe à la Foire Arco de Madrid puis s'éteint dans son domicile madrilène le 14 octobre 2018 à Madrid.

Source : (Wikipédia)

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