Retour à la liste des œuvres
Artothèque - Maison de la Culture de Nevers Agglomération
L'œuvre Ouvrir

Remastered Stroke His avid eye V2

  • Peinture
  • Dimensions de l’œuvre : 100 x 110 cm – épaisseur 10cm
  • Dimensions du cadre : pas de cadre
  • Date de l'œuvre : 2008
  • Date d'entrée : 01/09/2021
  • Numéro d'inventaire : 001-P-ADAM

Les icônes des REMASTERED STROKE sont retravaillées dans une optique nostalgique plutôt que cynique. Ce sont des pochettes de disques significatives qui sont destinées à fixer sur toile des classiques musicaux. Des “collectors de collectors”, idéologie qui correspond à la nature de collectionneur propre à l’artiste. Ce sont aussi des vestiges d’objets en voie de disparition victimes du téléchargement et de l’écoute de musique en ligne.

L'artiste Ouvrir

ADAM Eric

  • Peintre, né à La Louvière en 1960, vit et travaille à Bruxelles.
  • Localisation : internationale

Exposition « Eric Adam, Etats des lieux » à La Maison en mai/juillet 2019

Depuis trente ans, l’univers plastique d’Eric Adam conjugue l’alphabet, l’histoire de l’art, les icônes du design et du show-biz, le porno gay, la manipulation médiatique, les mensonges du virtuel, les dérives de la société de consommation et la sublimation de l’apparence physique, dont il dresse un constat singulier en peinture. Son travail pose un regard interrogateur sur l’être humain dans la société autant que sur la position de l’artiste dans le monde de l’art.
Son œuvre va de l’infiniment petit à l’infiniment grand, du corps sublimé au corps disséqué, du sexe à l’état brut à la sexualité virtuelle, du nu classique à la pietà porno. La série de tableaux représentant des vitrines de magasins correspond au regard critique posé sur l’histoire de l’art et le marché de l’art. Œuvre après œuvre, le style d’Eric Adam reste invariablement reconnaissable, proche du Pop Art mais doublé d’une lecture symbolique.
Né à La Louvière le 12 juin 1960, Eric Adam quitte sa ville natale à l’âge de 18 ans. Il rêve d’une grande ville où la création bouillonne. Il s’installe à Bruxelles en 1979. Il y poursuit des études de graphisme à l’École de Recherches Graphiques (ERG). Le soir, il se produit comme auteur-chanteur-compositeur-graphiste du groupe SOMEDAY MY PRINCE WILL COME. Le Prince Eric à la chevelure blonde déambule dans les rues de Bruxelles précédé d’Alice, sa petite chienne blonde. Il se fait connaître dans le milieu nocturne par son groupe rock et par ses décors réalisés pour les boîtes de nuit. A la même époque, il se met à la peinture, technique à laquelle il choisit de se consacrer pleinement dès 1989.
« Depuis le début, dit-il, j’essaie de capturer les signes du temps, de garder des traces de notre réalité, notre présent1 ». Après une formation axée sur le graphisme et la typographie, la première chose qu’il réalise en peinture est un alphabet : un hommage à Rauschenberg2, précurseur du Pop Art. L’écriture reste au centre de son travail, « parce qu’il y a toujours chez l’homme le besoin de nommer les choses, qui est une obligation pour l’être humain puisque c’est sa manière de fonctionner, de raisonner »3.
Suite à un chagrin d’amour, la figure humaine apparaît dans son œuvre. L’EDEN-JEU marque sa première exposition, en 1993. En septembre 1995, il expose un ensemble de toiles dans IN EVERY DREAM HOME A HEARTACHE, aux Glacières de Saint-Gilles. Son vocabulaire est clair et direct : un univers pictural construit à partir du quotidien urbain, de la publicité, de l’univers gay et de l’iconographie religieuse. Respectant une distance vis-à-vis des choses, le peintre observe la réalité de manière crue et restitue les personnages en pleine lumière. “J’introduis la figure, c’est-à-dire le corps humain comme objet de séduction”4. Il expose les séries des CARTES DU CIEL, des PIETA PORNO et des natures mortes. Simultanément aux peintures sur toile, il continue à créer des décors de boîtes pour les nuits légendaires de La Démence, qui ont lieues dans l’ancien Disco Rojo dans les Marolles (Bruxelles).
Le hardcore5 dans la production d’Eric Adam se situe dans “la période sexe”, qui s’échelonne de 1993 à 2000. Les images issues du porno gay rediffusées à travers l’esprit de l’artiste sont très caractéristiques de son œuvre. Le corps masculin tout en muscles domine la surface de la toile. “Tous les tableaux que j’ai fait dans la période sexe, sont une critique de ce système où on utilise une figure pour séduire un acheteur potentiel”6 . En 1996, Eric Adam expose successivement dans ZOO et THE GOLDEN SHOWER, en collaboration avec la star porno Jeff Stryker. En 1997, l’exposition WITH LOVE, à La Chocolaterie7 à Bruxelles est un événement médiatique qui draine plus de mille trois cents personnes lors de la soirée d’ouverture. Aux côtés de Charley Case et de Fred Aufray, Eric Adam expose de grandes toiles qui sont autant de séries adamesques emblématiques.
Le public découvre sept autoportraits et trois GARDEN OF AIDEN. Ce sont des versions monumentales des pietà contemporaines réinterprétées. La mater dolorosa est transformée en « homo doloroso ». Ce travail aboutira à créer l’événement d’un soir avec Aiden Shaw, star du porno et écrivain londonien. Cette rencontre significative clôture un hommage du peintre avec son icône gay, très présente dans ses toiles.
Après Jeff Stryker et Aiden Shaw, ce sont amis, connaissances et one-night stands qui servent de modèles à l’artiste. Dans ces tableaux, on ressent précisément la particularité de l’approche d’Eric Adam : le regard qui perce l’intime - et qui parfois atteint son paroxysme - est voilé par un spectre de pudeur qui rejoint le caractère de l’auteur. Les personnages sont inaccessibles malgré la représentation totalement exhibée. Une recherche vaine du bonheur qui se pulvérise dans un miroir de vanités. Un regard tendre posé sur cette quête superficielle dans HAPPINESS IS NOT GAY, STRAIGHT NEITHER affiche le constat de l’amour impossible posé dans un triangle rose.
 



1Eric Adam: “Half Awake in a Fake Empire”, documentaire réalisé par Jean-Jacques Goffinon / 2 Robert Rauschenberg, peintre américain né en 1925, représentant de l’expressionnisme abstrait et considéré comme le précurseur du Pop Art. Il eut sa première exposition personnelle à New York en 1951. La rencontre avec le marchand d’art Léo Castelli fut déterminante dans sa carrière /3Eric Adam: “Half Awake in a Fake Empire”, op.cit. / 4Eric Adam : «Half Awake in a Fake Empire»,op.cit / 5littéralement : noyau dur / 6Eric Adam: “Half Awake in a Fake Empire,”, op.cit. / 7Il s’agit des anciennes chocolateries Antoine, rue du Prince Royal, à Ixelles.

Voir toutes ses œuvres
EMPRUNTER Ouvrir

Cette œuvre est actuellement disponible.

Demande de pré-réservation

Voir les conditions d'emprunt.