Améric Vespuce découvre les îles Lofoten
- Peinture (collage revêtu)
- Dimensions de l’œuvre : 70x100cm
- Date de l'œuvre : 1974
- Date d'entrée : 27/09/2023
- Numéro d'inventaire : 145-C-ETHUIN
- Collection : La Maison
Ici se tient la topographe, Anne Éthuin armée en tout et pour tout, contre le désordre des pages de magazine, des manuels d’histoire et même (chut!) des « albums d’art », d’une patience protéiforme. Lui suffisent la gouache, l’encre de Chine (traitée en gouache ça et là, mais avec la plume écrasée et balayant) et l’encre d’or. Aux dégradés de la gouache « s’opposent » les cernes de l’or, qui loin de querelles byzantines sur la lumière du mont Thabor, retrouvent pourtant le sens de la mise en page cherché par les vieux maîtres, comme si tout était effectivement à réinventer.
Gérard Legrand, janvier 1980.
Regardez bien les personnages d’Anne Éthuin. Patrouilles étranges et cocasses de guetteurs. Espion de Lilliput, faune de Cortazar ou de Michaud, génies malins ou djinns, gnomes qui se faufilent et montrent soudain le bout d’un nez, l’orbe d’une prunelle voyante au-dessus des murailles secrètes. On croirait retrouver l’enfant vigilant dressé dans son berceau pour surprendre les premières images du monde.
Patrick Grainville, 1981.
ETHUIN Anne
- Localisation : internationale
Collagiste, poète et dessinatrice, Anne Éthuin se consacre à l’art depuis 1949, année où elle participe à la rencontre internationale Cobra de Bregnerod (Danemark) et à l’exposition Spiralen de Copenhague. Cofondatrice de Phases avec son mari Édouard Jaguer, elle participe à toutes les activités de ce mouvement du début de 1954 (jusqu’en 2009, année de sa disparition). Son œuvre, en plus de poèmes, de dessins ou d’objets recouverts de collage (de type « additionnel » comporte notamment des collages revêtus qui, depuis les années 1970, constituent sa préoccupation principale. À mi-chemin du collage et de la peinture, ces montages entièrement retravaillés au pinceau comptent assurément parmi les meilleurs exemples actuels du collage libre. Dus autant à l’invention de l’auteur qu’à son sens de la créativité – dans la mesure où les images finales gardent des traces de celles, pour la plupart photographiques, qui leur servent de support – ils relèvent d’un concret hallucinant, d’un imaginaire à la fois non figuratif et hyperréel où la métaphore du monde sensible ne fait qu’une avec sa mise en valeur.
Petr Král
Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs.
Presses universitaires de France, 1982.
