Après les guerriers, les chats, ce sont les poissons qui inspirent le travail de Bresson. Riche de symboles dans de nombreuses cultures et religions, le poisson représente pour l'artiste la vie, la fécondité, la générosité et le partage.
Mais à travers ses créations, Alain Bresson nous livre également son inquiétude face au monde. Ses poissons pris dans des filets (sculptures et installations) ou dans la glace (photographies) ne reflètent-ils pas nos propres existences, maillées par nos contradictions, suspendues aux séchoirs, enfermées dans les blocs que nous avons nous-mêmes érigés ?
« Je me suis toujours interrogé sur les origines des premières sculptures. Non pas ce que l'art aurait répertorié comme les premières sculptures, mais plutôt ce que l'homme aurait réalisé en dehors des classements artistiques. C'est ainsi que j'ai imaginé des hommes en train d'exposer dans l'espace les produits de leur chasse. Des poissons séchés accrochés à des arbres, des peaux de lapins, des tas de bois. Tous ces éléments naturels qui témoignent de la vie.
Les poissons... oui, pourquoi les poissons ? En fait l'histoire a démarré dans un supermarché... Je me suis toujours interrogé sur cette façon que nous avons de dissimuler les choses sous prétexte qu'elles peuvent provoquer du dégoût... Des bancs entiers de poissons sans tête. Nous vivons dans une société aseptisée. C'est ainsi que m'est venue l'idée de travailler sur cette notion du « Dissimuler », rendre à des corps naturels toute leur dimension. Travailler aussi en harmonie avec l'espace. Peut-être réconcilier l'homme avec toutes ces notions perdues »
Alain Bresson
Issu d'une formation de céramiste, il utilise de nombreuses techniques pour aller au bout de ses recherches plastiques.
De la céramique à la photographie, en passant par la sculpture et la peinture, la matière est omniprésente dans son oeuvre où l'on retrouve souvent des éléments prélevés dans la nature : branches, mousse, écorces, pierre...
Il a exposé à la Maison en octobre / décembre 2000.